Si vous avez suivi le récit de mon accouchement vous savez que malgré mon envie première de ne pas en passer par là j'ai subi une péridurale.
Le lundi lors de mon premier lever j'ai senti une très forte douleur à la tête et dans le haut du dos. Je n'en ai parlé pensant d'une part que c'était sûrement normal après ce qu'il s'était passé et d'autre part habituée à garder mes douleurs pour moi.
La nuit a été terrible avec les douleurs post césarienne, les gaz et les tranchées mais bizarrement à part une grosse tension entre les épaules, une fois allongée le mal de tête finissait par passer.
Le lendemain mardi les douleurs étaient encore très fortes mais je n'en ai pas parlé de la journée, ce n'est qu'en fin d'après-midi qu'en me questionnant sur ma pâleur j'ai fini par dire à une aide soignante que j'avais mal. Je l'ai vue se fermer et me dire qu'elle allait en parler à un médecin.
J'ai ensuite vu un anesthésiste très arrogant qui m'a auscultée de manière brutale et m'a parlé en me prenant de haut avec un langage manifestement pas destiné au commun des mortels, genre "souffrez vous de douleurs scapulaires?"
Il est parti sans que j'en sache vraiment plus.
C'est lors de discussions sur Twitter que l'on m'a parlé de brèche.
Pour simplifier les choses, la brèche arrive lorsque l'aiguille de la péridurale pénètre trop profondément dans la colonne vertébrale. Elle crée alors un trou par lequel le liquide céphalo-rachidien (aka celui où baigne le cerveau) fuit. Ce qui explique les douleurs accrues dans la position debout et le calme relatif dans la position allongée.
À cause de la forte réaction que j'ai faite lors de l'anesthésie, l'équipe médicale, rendue frileuse par mon cas a voulu border mon cas avant de me proposer une solution. Je suis donc restée avec mes douleurs atroces jusqu'au vendredi, à devoir prendre sur moi car mon bébé avait besoin de moi et à avancer souvent en pleurant pour lui assurer un minimum de présence à ses côtés. Comme si mon accouchement n'avait pas été assez traumatisant pour moi, cette période a été aussi très dure. J'ai mobilisé le peu de forces que j'avais pour le bébé et lots des visites de PetiteFée j'avais à peine le courage de bouger pour profiter d'elle. Psychologiquement j'en reste marquée.
Finalement c'est le vendredi qu'une anesthésiste a déclaré "on ne peut pas continuer à la laisser souffrir comme ça, je m'en charge".
J'ai donc subi un blood patch, intervention qui consiste à prélever du sang et le réinjecter au niveau de la brèche. Le sang en coagulant, bouche cette ouverture. L'effet est magique, au cours de l'intervention les douleurs ont commencé à s'attenuer. Je suis restée allongée 5h et j'ai pleuré de joie cette fois-ci en me relevant. J'étais tellement heureuse que lorsque l'anesthésiste est revenue me voir en fin de journée je l'ai prise dans mes bras en la remerciant.
Deux mois plus tard les maux de tête ne sont qu'un mauvais souvenir mais je garde encore une douleur et une raideur dans le dos au niveau de la péridurale.
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