Jeudi 23 novembre 2023: désir d'enfant... la fin

Bonjour

Aujourd'hui je vous offre un petit saut dans le futur...

Jeudi 23 novembre 2023. Il est 11h et je suis dans la salle d'attente de mon gynéco. Comme d'habitude il a beaucoup de retard et je commence à perdre patience car mon rdv était à 9h30 mais je ne peux rien faire qu'attendre... et me ronger les ongles.

De toute façon je me doute bien de ce qu'il va m'annoncer après la lecture de cette prise de sang. Ça fait bien 2 ans maintenant que mes règles c'est du grand n'importe quoi et là ces 4 mois sans règles avec des bouffées de chaleur... mais non, c'est trop tôt?! Quoi que non pour être honnête je vais sur mes 45 ans ça reste plausible.

J'entends enfin mon nom.

Je le suis dans le cabinet, on s'assoit et je lui tends les examens. Je le regarde les regarder. J'attends anxieuse, redoutant les implications de ce qu'il va dire.

"Madame, vos examens montrent que vous êtes arrivée à votre ménopause. Aujourd'hui la médecine offre tout un tas de traitements susceptibles..."

Bla bla bla bla bla

Je n'entends plus rien, je suis passée en mode automatique. J'ai bien fait de prendre ma journée, je rentre chez moi, toujours abasourdie par cette nouvelle.

Ménopause... ça veut dire ne plus pouvoir faire de bébé...ça veut dire que cette fois ci pour de vrai je n'aurai jamais ma deuxième grossesse.

Chéri rentre du travail. Pour la première fois je le regarde pleine de haine et de rancœur à son égard. Il a l'air si serein, si heureux.

Et je le hais. Atrocement, viscéralement. Je le déteste.

Lui qui savait que je voulais ce deuxième bébé. Lui qui savait les règles du jeu et qui les a changés en cours de route. Lui qui a fait passer son bien être avant mes envies.

Je le hais.

Je ne peux plus rester dans la même pièce que lui. Je lui en veux trop.

Mais je m'en veux aussi. Je m'en veux d'avoir cru qu'il changerait d'avis. Je m'en veux d'avoir fait passer ses besoins aussi longtemps avant les miens. Je m'en veux d'avoir espéré tout ce temps qu'il comprendrait mon envie viscérale d'avoir ce deuxième enfant et qu'il la prendrait en compte.

Mais maintenant c'est trop tard.

Je suis ménopausée.

Je n'aurai jamais cet enfant tant désiré.

Je ne me supporte plus.

Je ne LE supporte plus.

Je le hais.

Je me hais.

Mais c'est trop tard