mardi 15 janvier 2019

Vous reprendrez bien un peu d'estime de soi?

Bonjour

Je pense pas mal vous saouler cette année avec un sujet qui me tient à cœur: notre rapport à notre corps.

Je parle en priorité des femmes car c'est le point de vue que je maîtrise le mieux mais je sais que les hommes aussi souffrent de ces injonctions.

Aussi loin que je m'en souvienne mon corps n'était pas ce qu'il faut. Les cheveux n'étaient pas assez raides, mes formes un peu trop marquées, mon poids trop élevé. Je me rappelle une remarque de mon pédiatre qui m'avait dit "tu sais, tes parents t'ont dit de manger, mais c'était valable quand tu étais bébé". Il en est de même avec une maîtresse d'école qui régulièrement pendant la récréation me disait d'aller courir  au lieu de jouer avec les copains car courir "c'est bon pour ce que tu as".

C'est sûr qu'avec des phrases comme cela distillées à l'envie, il était difficile de partir sur de bonnes bases.

Puis vint la sacro-sainte puberté. 

Qui a commencé assez tôt chez moi. Vers 10 ans j'ai commencé à avoir des embryons de seins. Je me rappelle une camarade dédaigneuse qui m'a pincé la poitrine devant un public hilare en disant "ce n'est pas des seins c'est de la graisse". En soi elle n'a pas totalement tort hein on est d'accord sur la physiologie du sein. 

Mais ça fait mal, au propre comme au figuré.

Bref.

J'ai toujours été "avec des formes", "méditerranéenne" mais pas en surpoids. Pourtant j'ai aussi toujours été persuadée du contraire.

Difficile de vivre avec des formes quand l'idéal vanté reste une taille fine, un ventre plat et des fesses rebondies.

Je devais avoir 20 ans et j'étais partie faire du shopping. J'étais rentrée dans un magasin La City (je ne sais même pas si cela existe encore) et j'avais flashé sur une jupe. je l'essaie en taille 40 mais je la trouvais un peu juste. J'ai demandé à une vendeuse si je pouvais essayer la taille au dessus, ce à quoi je me suis vue répondre "mais c'est du 40 tout de même, nous ne faisons pas au dessus" .

Ravale ta fierté meuf et voilà.

Tout cela, mis bout à bout, pendant des années, crée un profond mal-être.

Difficile dans cet état de garder une bonne estime de soi. Et c'est la voie royale vers des comportements malsains qui tyrannisent le corps


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